Sociologie des espaces domestiques et scolaire des enfants

Education

Des réalités plurielles et des histoires singulières.

Famille

Des dynamiques structurantes à saisir et à comprendre.

Santé

Saisir les dimensions non médicales de la santé.

Genre

L’égalité homme femme, un principe pour une gestion équitable des ressources.

Cette étude vise à documenter la structuration des espaces domestiques et comment elle peut influencer la scolarisation des enfants au Sénégal, en lien avec la continuité des enseignements en période covid-19. Nous avons mobilisé deux outils de collecte de données à savoir un guide d’entretien et un questionnaire : 1295 questionnaires ont été administrés aux ménages et 1206 aux apprenants, 50 ménages et 26 apprenants ont été interrogés dans 6 IEF. Les résultats montrent qu’en général, la plupart des ménages ne disposent pas d’espaces aménagés pour les apprentissages à la maison. Le morcellement et la polysémie des espaces et des lieux rendent difficile la réalisation des activités pédagogiques

En plus de cela, vient s’ajouter le manque d’équipements disponibles pouvant faciliter le suivi du dispositif « apprendre à la maison ». Le quotidien des filles reste chargé. Elles doivent davantage prendre en charge les travaux domestiques et par conséquent il est difficile pour elles de suivre convenablement ce dispositif. La contrainte sociale peut alors être plus prégnante pour les filles. Ainsi, les inégalités scolaires déjà existantes se sont renforcées durant la Covid-19.

Pour une poursuite convenable des apprentissages, il apparaît que les enfants ont besoin d’un accompagnement continu à la maison. Les accompagnements scolaires à la maison et la réponse aux convocations sont déterminés par le niveau d’étude des parents. Plus les parents ont un niveau d’étude élevé, plus ils accompagnent eux-mêmes leurs enfants. En plus, les hommes sont légèrement plus engagés que les femmes au niveau de l’accompagnement pédagogique.

 Le rapport à l’école est toujours déterminé par les liens qu’entretiennent les communautés avec l’institution scolaire. Il a été noté un rapport à l’école peu positif des communautés dans certains lieux comme à Gounass et à Guet Ndar.

Ce rapport est fortement lié aux histoires de vies et celles des localités elles-mêmes. D’où l’importance de continuer à travailler à ce que l’école soit celle des communautés en intégrant davantage les communautés dans une gestion collégiale.

Pour une meilleure prise en compte de l’action éducative, il semble important de :

 

. Mettre en place des « badiènou-élèves » dans chaque quartier. Elles serviront de relais et participeront à renforcer le lien entre l’école et la maison. Ainsi, en lien avec les familles elles veilleront aux apprentissages et accompagnements à la maison. Elles pourront contribuer à sensibiliser sur l’importance de la prise en charge globale des enfants (filles comme garçons) tant dans les activités domestiques qu’extra-scolaires. Ceci pourra augmenter le temps consacré aux apprentissages à la maison et réduire les décrochages ;


.Sensibiliser les parents sur l’importance d’accompagner les enfants dans les apprentissages à la maison et sur la nécessité de prendre en compte les facteurs émotionnels qui demeurent importants pour le développement intellectuel des enfants. Des modules et une campagne de sensibilisation peuvent être conçus et déroulés avec la mobilisation des APE et des « badiènou-élèves » ;

 

.Initier très tôt les élèves à l’utilisation des outils informatiques en introduisant et en rendant opérationnels les modules de formation en informatique dès la classe de CP.