À cet effet, les disparités en eau, électricité, internet, toilettes latrines, ratio enseignant élève, structures sanitaires déjà antérieures à la crise ont renforcé les inégalités d’accès à l’éducation. Cette réalité n’est pas sans conséquence sur la mise en oeuvre du protocole sanitaire et de la continuité pédagogique. En outre, la situation économique des familles déjà difficile, accentuée par les effets de la Covid-19, rend encore plus complexe l’accès au service éducatif qui est de plus en plus coûteux.
Avec l’ambition d’offrir aux bénéficiaires les ressources nécessaires pour le développement de leurs connaissances et de leurs habiletés, l’offre éducative ne correspond pas toujours aux demandes exprimées par les usagers du service. Ainsi, à côté de l’éducation publique d’autres types d’écoles, répondant aux aspirations et attentes non prises en compte par l’école classique, se développent. Des modèles alternatifs mis en oeuvre à Koki et dans la banlieue de Dakar à Pikine se présentent aujourd’hui comme d’autres options pour répondre à des besoins spécifiques.
Plusieurs mesures pourraient permettre de lutter contre les disparités scolaires et offrir aux territoires les outils nécessaires dans la gestion de la crise de la Covid-19 en milieu scolaire. Pour cela il faut entre autres :
R1 : Prendre en compte les disparités territoriales dans la mise en œuvre du protocole sanitaire en mettant plus l’accent sur l’équité territoriale, afin de doter de plus de ressources les écoles situées en zones rurales et dans la banlieue de Dakar;
R2 : Relancer une dynamique d’action visant à promouvoir le lavage des mains à l’école afin de réduire au mieux la chaîne de transmission du virus en milieu scolaire. Cette mesure permettra de respecter la distanciation physique dans les écoles lors du lavage des mains ;
R3 : Favoriser et encourager les réponses locales dans la mobilisation des équipements pour des réponses endogènes aux problèmes d’équipements des écoles. Ce qui permettra de rendre autonomes les établissements scolaires dans l’acquisition de matériels ;
R4 : Veiller à ce que l’approvisionnement en eau potable doit effectif dans tous les établissements scolaires en particulier dans ceux situés au nord du pays et dans le Sénégal oriental. Ce procédé vise à rendre fonctionnelles les toilettes et favorise le respect des mesures préventives ;
R5 : Construire des latrines améliorées et ventilées afin de mettre à disposition des élèves en particulier les filles un lieu d’hygiène convenable. La prise en compte de cette préoccupation pourrait réduire des risques liés aux maladies et en même temps offrir aux apprenants un environnement de travail propice ;
R6 : Être mieux sensible au maintien des enseignants expérimentés en milieu rural en vue de fournir des services d’éducation de qualité dans ces zones ;
R7 : Intégrer davantage dans le système éducatif les besoins spécifiques en éducation des familles afin de mettre en adéquation l’offre et la demande dans certaines localités.
R8 : Pousser les écoles privées laïques, franco-arabes et associatives à se mettre aux normes réglementaires en matière d’ouverture d’école. Cette recommandation permettrait au MEN de mieux veiller sur l’offre de formation et la qualité du service éducatif dans ces types d’écoles. Du côté des établissements, se mettre aux normes leur permettra de bénéficier encore davantage des équipements sanitaires et des moyens alloués par l’État dans le cadre des subventions dédiées aux écoles comme ce fut le cas pendant la covid-19.